Peut-être que demain il neigera plus
« Plus que d’autres années – mais pas d’autres temps – je vous ai surpris… vous m’aviez annoncée sur les ondes radiophoniques et télévisées, mais je suis tombée sans crier garde.
Vous êtes toujours mieux organisés, dites-vous, pourtant, gelant vos rythmes effrénés, désarticulant vos planifications, déroutant vos voiries mécanisées, comme vos mobilités et vos télécommunications, je vous dérange.
Je ne suis pas responsable, je ne le fais pas exprès. C’est vous qui n’acceptez pas la trêve. Vous redoutez le changement, le renoncement.
Peut-être devrions-nous, une fois, une seule, nous entendre, nous comprendre, partager nos points de vue.
De grâce, prenez ce temps d’hivernage pour vous, changez vos habitudes. Je ne resterai pas toujours, je m’en irai… peut-être même à tout jamais. Ainsi, vous pourrez courir vos sentiments d’infaillibilité, vos utopies, sans alerte orange, ni rouge.
Le blanc ne serait alors, pour vous, que le souvenir d’une époque défunte; la mort d’une nature détruite par les convoitises illimitées des hommes. »
La neige, qui vous veut du bien, ce 1er décembre 2010
Photographies de Benoît Buzzi