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Frédéric Maillard
Par Frédéric Maillard Le 7 juin 2009 Catégorie d'articles: Prendre parti

Les compétences personnelles diversifiées enrichissent le bien public.

… cette professeure s’enorgueillit de sa situation de femme docteure universitaire qui s’investit à 200% dans sa carrière et se comporte comme une compétitrice sportive. « … il n’y a pas de miracle, c’est la seule manière de parvenir au sommet… » affirme-t-elle, laissant derrière elle les plus lentes, les faiblement graduées, et … même les hommes… dont elle imite pourtant les instincts ; ignorant tout des ruptures que peuvent provoquer soudainement la maladie, l’accident, la fatigue et même le doute.

… ce directeur de banque qui persiste à croire que l’économie se réduit aux seules considérations financières et que ses placements « hors sol » rapporteront gros, délaissant le monde organique et ignorant tout des conséquences néfastes qu’auront à subir les générations futures.

… et moi-même, « dispenseur » de formations postgraduées, qui n’écoute pas suffisamment les participant-e-s à mes cours, qui boucle mes partitions pédagogiques sans même livrer la parole à la critique des réceptionnaires et qui juge ensuite leurs apprentissages sur la base de critères préfabriqués en salle – des maître-sse-s – hermétique.

Suis-je capable de me remettre en question, d’engager une véritable concertation avec l’altérité, d’accueillir des compétences étrangères et originales ?

Suis-je un acteur de changement et d’inauguration ?

Comment saurais-je distinguer un tour du monde à bord d’une croisière d’un tour du monde à la barre d’un voilier ? L’expérience périlleuse de conduite d’une flotte par grands vents marins vaut-elle celle endurée sur les bancs d’une haute école face à un cours de « gestion d’équipements* » ?

Il ne peut pas y avoir une seule classification des talents, une seule mesure des compétences. Les qualifications cultivées en dehors des cursus des hautes écoles valent aussi. Dès lors, sommes-nous capables d’imaginer de nouvelles méthodes d’évaluation, de considérer une reconnaissance complète des acquis ?

J’observe dans plusieurs Hautes écoles l’accentuation des graduations. Les plus élevées autorisant leurs détenteur-trice-s à se prononcer sur telle ou telle recherche. Elles s’apparentent à des titres de hiérarchie nobiliaire. Il semble que l’on soit incapable de nous ouvrir à d’autres références que celles livrées – en prêts-à-porter – par les grades académiques. Cette difficulté à croiser les cursus d’études classiques avec les bagages expérimentaux prétérite les prochains défis universitaires au sein d’une Europe pluridisciplinaire, transculturelle et d’égalité des chances.

Il existe un moyen d’éviter un tel retour des « classes sociales ». Il peut naître que de l’ingéniosité de celles et ceux, qui, justement, détiennent les clauses de validation des savoirs : élaborer de nouvelles méthodes de gestion des graduations en formation continue, afin d’intégrer toutes les diversités et les richesses d’un parcours humain.

* Exemple de cours réel programmé au sein de la Hes.so de travail social et dont j’ai la responsabilité.

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