Information

Mon site est actuellement en cours de rénovation, sa nouvelle forme vous sera prochainement dévoilée.
Vous pourrez également y découvrir les derniers contenus fin 2023 et début 2024 qui n'ont pas encore été publiés jusqu'à ce jour.
Arenas Innovation

Le développement de mes activités professionnelles est opéré par la start-up Arenas SA.
Cliquez ici et visitez son site !

Frédéric Maillard
Par Frédéric Maillard Le 6 février 2009 Catégorie d'articles: Prendre parti

Comment préparer l’avenir, se prémunir du pire, si l’on ignore l’histoire ?

Je souhaiterais encore que « ceci n’est pas un fait divers » partagé au grand public, après toutes ces années de silence, puisse s’incarner, se construire, se fixer à nos mémoires, au coeur même de la ville de Payerne. Une plaque commémorative au nom d’Arthur Bloch identifiant une place ou une rue suffirait à convertir un triste héritage, maculé de sang, en un signe de vigilance et d’espoir.

Présentation de l’éditeur Grasset

Jacques Chessex
Un Juif pour l’exemple
Collection « Ceci n’est pas un fait divers »
Roman

Jacques Chessex est l’un de nos plus grands écrivains de langue française. Prix Goncourt en 1973 pour L’Ogre, il est l’auteur entre autres, de Monsieur (2001), L’Economie du Ciel (2003), Le Vampire de Ropraz (2007) ou Pardon mère et Revanche des purs (2008).

Né à Payerne, gros bourg vaudois, Jacques Chessex avait huit ans quand les faits relatés dans ce livre ont eu lieu. Les faits ? Nous sommes en 1942, l’Europe est à feu et à sang, la Suisse quoique neutre et sanctuarisée, est travaillée de sombres influences. A Payerne, rurale, cossue, ville de charcutiers  » confite dans la vanité et le saindoux « , le chômage aiguise les rancœurs et la haine ancestrale du Juif. Autour d’un  » gauleiter  » local, la garagiste Fernand Ischi, sorti d’une opérette rhénane, et d’un pasteur sans paroisse, proche de la légation nazie à Berne, le pasteur Lugrin, s’organise un complot de revanchards au front bas, d’oisifs que fascine la virilité germanique. Ils veulent du sang, du sang juif de préférence, et une victime expiatoire. Ce sera Arthur Bloch, marchand de bestiaux, homme pieux et père de famille, qui visite la foire au bétail de Payerne le 16 avril 1942.

A deux pas de l’abbatiale, dans l’ombre odorante d’une étable, Rue-à-Thomas, il tombe dans le piège. On l’assomme, on l’achève et on le découpe en morceaux, dans une scène d’anthologie décrite par Chessex. Bien sûr, les coupables, dont un semi-débile apprenti-tueur, seront vite retrouvés. Mais le crime, dans toute sa sombre gloire, son dégoûtant théâtre, aura délivré les uns et les autres, qui ne plaignent pas la mort du Juif pour l’exemple.

A la suite du Vampire de Ropraz, c’est un autre chef-d’œuvre, le mot n’est pas trop fort, d’exactitude et de description, d’atmosphère et de secret, que Jacques Chessex nous donne.

Les commentaires sont fermés.